Edito

Ce numéro de notre Lettre du GRAINE Poitou-Charentes « Éducation à l’environnement : l’affaire de
tous » est bien sûr la suite logique d’une précédente Lettre intitulée « Éducation à l’environnement : pour tous,
partout et tout au long de la vie ». Cela n’étonnera personne puisque notre réseau associatif s’enracine et s’inscrit
dans les convictions et valeurs de l’Education Populaire et en partage les postures éducatives.

Pourtant, compte-tenu du contexte actuel et plus précisément de l’événement d’une journée de rencontre à
Poitiers le 18 mars 2011 (organisée en partenariat par le GRAINE Poitou-Charentes, la Région et la Ville de
Poitiers), nous avons cru bon d’en faire un numéro spécial. Ainsi, sous une forme informative générale, avec des
témoignages plus concis qu’habituellement, ce numéro s’adresse-t-il à un lectorat plus large (entreprises, syndicats,
associations, collectivités, services de l’État, conseils de développement, chercheurs, enseignants, en fait…
tous les acteurs de la société).

Car oui, cette « affaire de tous » s’étend bien au-delà d’un entre-nous habituel, cet entre-nous associatif
conforté depuis longtemps par notre travail en réseau.

Oui, l’éducation à l’environnement est de fait l’affaire des éducateurs à l’environnement professionnels,
ceux qui ont choisi d’en faire leur métier, qui ont été formés pour, qui se sont co-formés dans les réseaux et disposent
de savoirs expérientiels importants qu’ils continuent de partager dans des moments de rencontre essentiels.

Sans renier leur importance, notamment comme garants d’une éducation à l’environnement de qualité,
s’inscrivant dans des démarches non prosélytes, et allant au-delà d’une simple sensibilisation ou communication
(vous pouvez vous référer à ce sujet à la page 63 de notre Lettre n°18, nous pensons que
l’heure est à une ouverture beaucoup plus large vers des acteurs qui parfois font de l’éducation à l’environnement
sans le savoir et se sentent concernés tout en ayant peur des mots .

Notre vision de l’éducation touche à la fois la construction des personnes mais aussi par le développement
de l’esprit critique à la construction sociale. Ainsi l’éducation à l’environnement peut-elle être considérée comme
un facteur d’innovation.

Si nous voulons voir reconnue la puissance de l’éducation à l’environnement comme facteur de changement
des comportements et de responsabilisation de tout un chacun, il est important de reconnaître la valeur de
ce travail en profondeur et en lenteur qu’est l’éducation.

La première partie de cette revue vise, au travers de paroles d’acteurs et de témoignages, à montrer que
l’éducation à l’environnement n’est pas seulement l’affaire des éducateurs à l’environnement professionnels.
La deuxième partie insiste sur l’impérieuse nécessité d’agir dans la concertation. Beaucoup d’atouts sont
là, des textes facilitateurs, certaines volontés politiques, notre savoir-faire historique en matière de partenariat,
une réflexion déjà engagée…
La dernière partie « Et demain en Poitou-Charentes ? » pose la question de l’agir et des moyens organisationnels
que nous sommes prêts à mettre en place au regard d’ambitions partagées à définir ensemble. Nous y
évoquons l’intérêt d’un espace régional de concertation, étendu au-delà des approches scolaires, devenant le lieu
de dialogue entre les différents acteurs, territoires et cadres d’action qui font l’éducation à l’environnement en
Poitou-Charentes. Nous parlons aussi de revisiter avec d’autres la Charte de qualité de l’éducation environnementale
écrite il y a bientôt 20 ans… D’autres pistes à explorer existent forcément…

Serons-nous capables, ensemble, d’identifier les moyens à développer pour gagner en concertation et en
efficacité sur ce territoire du Poitou-Charentes déjà riche de toute une histoire mais qui nous semble-t-il aurait
tendance, dans ce contexte de crise, à l’oublier ?

C’est, pour nous, le challenge du 18 mars !
Bonne lecture à tou-te-s

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